Lors d'un processus de recrutement, la loi protège les salariés contre toute forme de discrimination à l'embauche. Aucun employeur ne peut donc défavoriser un postulant en raison des critères discriminatoires déterminés à ce jour par la loi. Si vous pensez être victime de discrimination à l'embauche, que faire ? Plusieurs recours existent, et vous pouvez vous faire accompagner. Voici quelques pistes pour vous aider à réagir.
Le Code du travail a listé une vingtaine de formes de discriminations à l'embauche pour tout candidat à un emploi, une formation en entreprise, un stage ou un apprentissage.
La loi distingue la discrimination directe (comparaison de plusieurs candidats au profil similaire, puis sélection en fonction de critères discriminants) et la discrimination indirecte (critère ou pratique qui sera indirectement discriminatoire, par exemple le refus d'accorder un temps partiel à des salarié.es, alors que le pourcentage de femmes est important).
La discrimination des femmes à l'embauche (discrimination liée au sexe) est l'une des plus connues et médiatisées, mais il existe de nombreux autres critères de discrimination :
La discrimination est tout aussi illégale pour les salariés en cours d'emploi. La lutte contre ces abus concerne en effet toutes les étapes du parcours professionnel, de la procédure de recrutement jusqu'à la rupture du contrat de travail, en passant par le renouvellement d'un contrat de travail, la mutation ou la promotion, la détermination du salaire, le reclassement, la nature des tâches confiées.
Il convient de distinguer la discrimination réelle de la discrimination ressentie. Avant d'entreprendre des démarches, il vous faut donc être sûr d'être confronté à une discrimination à l'embauche. Référez-vous à la liste des critères fixés par la loi, et essayez de vous donner la réponse la plus objective possible, quitte à demander conseil à votre entourage pour avoir un éclairage neutre.
Dès l'entretien d'embauche, la discrimination peut être tangible. Vous êtes en recherche d'emploi, et le recruteur vous demande si vous voulez avoir des enfants, si vous pratiquez une religion ou si vous adhérez à un syndicat ? Vous pouvez refuser de répondre, mais le ton est donné !
Si vous avez la certitude d'être victime d'une discrimination à l'embauche, que faire ? Vous avez la possibilité de contacter les organisations syndicales, l'Inspection du Travail ou des associations de lutte contre les discriminations. Vous pouvez également saisir le Défenseur des droits, en ligne, sur place ou par courrier. Ces différentes instances vous conseilleront sur la voie de recours à envisager (civile ou pénale), et sont susceptibles de vous accompagner dans ces démarches.
Vous pouvez déposer un recours civil devant le Conseil de prud'hommes, mais vous êtes tenu(e) d'apporter des éléments tangibles évoquant une discrimination directe ou indirecte. Vous devez fournir des moyens de preuve licites (contenu de l'offre d'emploi, mails, témoignages...). Les preuves obtenues de façon déloyale ne sont pas recevables (exemples : enregistrement de l'entretien à l'insu du recruteur, mails dont vous n'êtes pas destinataire...).
Les syndicats ou les associations de lutte contre les discriminations (ou intervenant dans le domaine du handicap) peuvent intenter une action en votre nom, mais toujours avec votre accord. Au vu des éléments fournis, il appartient au juge d'estimer si la discrimination est caractérisée ou non.
La personne dont les droits et libertés semblent mis en cause peut engager une action pénale. Si vous envisagez cette procédure, vous devez déposer une plainte en vous rendant au commissariat de police ou dans la brigade de gendarmerie de votre choix, ou en envoyant un courrier au tribunal. Il vous appartient d'apporter la preuve de la discrimination (hormis par des moyens déloyaux).
Un certain nombre de structures (associations luttant contre le racisme ou la discrimination raciale, ethnique ou religieuse ; fondations reconnues d'utilité publique...) peuvent se charger d'exercer l'action en justice pour vous, mais là aussi avec votre accord.
Les conséquences de la discrimination à l'embauche sont potentiellement lourdes pour l'employeur. La nullité de l'acte pris à l'égard du salarié est la sanction immédiate qui peut être prise suite à un acte discriminatoire.
Les sanctions relatives à l'atteinte aux droits de la personne peuvent également être pénales. La victime qui se constitue partie civile peut demander des dommages et intérêts pour compenser le préjudice subi.
La personne physique discriminante risque une sanction disciplinaire et des sanctions pénales (3 ans de prison et 45 000 € d'amende). Si la discrimination est commise sur un lieu accueillant du public (interdiction d'accès par exemple), les peines peuvent aller jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 € d'amende.
Quant aux personnes morales, elles ne peuvent pas faire l'objet d'une peine d'emprisonnement, mais sont passibles d'une amende de 225 000 € et d'une interdiction d'exercice de leur activité.
Des moyens de lutter contre la discrimination et de promouvoir l'égalité des chances et des droits peuvent être utilisés par les entreprises. Citons-en quelques-uns :
Parallèlement à la Charte de la diversité, d'autres textes existent, tels que la Charte pour la promotion de l'égalité et de la lutte contre les discriminations dans la fonction publique (2013), ou la Charte d'engagement LGBT+ (2018), contre la discrimination sur l'orientation sexuelle.
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