
Il peut arriver que vous deviez mettre fin à votre contrat d’apprentissage plus tôt que prévu, et ce pour de multiples raisons. Même en cas de litige avec votre employeur, il est souvent possible de trouver une solution alternative à la rupture ! Mais cela peut aussi être la formation qui ne vous convient pas ou une envie de changer d'orientation... Pour autant, un contrat vous engage et vous ne pouvez pas forcément partir du jour au lendemain.
Dans cet article, découvrez tout ce qui concerne la rupture du contrat d’apprentissage.
Employeurs et apprentis s’évaluent pendant les premières semaines. L’apprenti peut vérifier si l’orientation qu’il a choisie correspond vraiment à ses aspirations. Selon le code du travail, apprenti et employeur ont la possibilité de faire une demande de rupture du contrat d'apprentissage dans les 45 premiers jours, consécutifs ou non, de formation pratique au sein de l’entreprise. Le temps passé au Centre de formation d’apprentis (CFA) n’entre donc pas en ligne de compte dans la période d’essai.
Pour rompre le contrat de travail, du côté de l’employeur comme de l’apprenti, il n'y a ni préavis, ni formalité particulière, ni indemnité (sauf stipulation contraire dans le contrat). Cependant, il est obligatoire de signifier cette rupture du contrat d’apprentissage par écrit, soit en :
L’employeur doit constater la rupture du contrat par écrit et envoyer la notification au responsable de l'établissement où est implantée la section d’apprentissage ou à l'organisme ayant enregistré le contrat.
Bon à savoir : Lisez notre article pour tout savoir du contrat d’apprentissage.
Au-delà des 45 jours de période d’essai, la résiliation du contrat d’apprentissage ne peut intervenir que dans le cas d’un accord exprès entre votre employeur et vous. Cependant, il est aussi possible, dans certains cas, que la rupture se fasse à l’initiative de l’une des parties. Celui qui décide de rompre le contrat devra alors se soumettre à des procédures bien définies. Cependant, depuis le 1er janvier 2019, la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » a assoupli les conditions de rupture pour les contrats d’apprentissage.
La rupture d’un contrat d’apprentissage d’un commun accord est la solution la plus simple, la plus rapide et la plus commune. Quelle que soit la raison, l’employeur et l’apprenti (ou son représentant légal s’il est mineur) signent une convention de rupture d'un commun accord ou procèdent par échange de lettres. Vous ne toucherez pas d’indemnités comme cela peut être le cas dans le cadre d’une rupture conventionnelle mais vous avez le droit au minimum à une indemnité compensatrice pour les congés payés non pris. Si vous souhaitez obtenir une compensation plus importante, il faudra négocier !
La rupture est ensuite notifiée au directeur du CFA ou au responsable d'établissement de la section d'apprentissage et à l’organisme qui a enregistré votre contrat d’apprentissage. La rupture de contrat d’apprentissage d’un commun accord peut intervenir à tout moment et aucun préavis légal n’est à respecter.
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Une fois la période d’essai de 45 jours passée, l’employeur peut de sa propre initiative résilier le contrat d’apprentissage mais seulement dans certains cas :
Si l'apprenti est mineur, l'acte de rupture doit être conjointement signé par son représentant légal.
L’apprenti a, depuis la loi « avenir professionnel » du 1er janvier 2019, la possibilité de démissionner de son apprentissage sans avoir à saisir le conseil de prud’hommes ni à justifier d’une faute grave ou de manquements répétés de l’employeur à ses obligations. Il peut aussi demander une rupture anticipée du contrat d’apprentissage lors de l’obtention de son diplôme, dans les conditions prévues par la loi.
En tant qu’apprenti, pour rompre votre contrat d’apprentissage, vous devez respecter la procédure suivante :
Si vous démissionnez car vous avez obtenu votre diplôme avant la date prévue, vous devrez rédiger une lettre de rupture de contrat d’apprentissage au moins deux mois avant la date de résiliation souhaitée. Vous y indiquerez le motif de la rupture (l’obtention du diplôme ou du titre préparé) qui ne pourra pas intervenir avant le lendemain de la publication des résultats par le président du jury. Il faudra ensuite le transmettre au directeur de CFA et à la chambre consulaire concernée.
Dans le cas où c’est l’employeur qui demande la rupture du contrat d’apprentissage, celle-ci est considérée comme un licenciement. Dans ce cas, il devra respecter la procédure de licenciement pour motif personnel ou disciplinaire.
Si vous n’arrivez pas à vous entendre sur les conditions d’une rupture de contrat d’apprentissage, avant que les rapports ne s’enveniment et que le conflit ne devienne inévitable, vous pouvez demander gratuitement l’aide d’un médiateur de l’apprentissage.
Le médiateur de l’apprentissage est une personnalité reconnue le plus souvent pour ses compétences diplomatiques. Il est nommé par la chambre de commerce et d'industrie et a pour rôle d'arranger les choses avec votre employeur en cas de litige, et avant le recours aux prud'hommes.
Quand le différend est grave entre le maître d'apprentissage et l'apprenti, et que la médiation a échoué, le contrat d’apprentissage peut être résilié par voie judiciaire. Un différend grave est souvent la conséquence d’une faute grave rendant impossible le maintien du contrat. Dans ce cas, l'intervention du juge est obligatoire. C’est le conseil des prud'hommes qui tranchera.
Attention, s’il n'existe pas de médiateur de l'apprentissage dans le service public, il y a d’autres alternatives qui existent !
Bon à savoir : En cas de litige pendant votre apprentissage, lisez notre article qui vous explique quoi faire avec votre employeur.
Lorsqu’une rupture de contrat d’apprentissage arrive, il y a des conséquences pour les deux parties : l’apprenti et l’employeur.
Que faire après une résiliation du contrat d'apprentissage ? L’apprenti peut continuer sa formation théorique au CFA pendant 6 mois. Le centre de formation devra aussi l’aider à trouver un nouvel employeur pour l’accueillir. L'apprenti bénéficie également pendant cette période du statut de « stagiaire de la formation professionnelle ». Il conserve une protection sociale mais il perd sa rémunération.
Bon à savoir : Pouvez-vous bénéficier du chômage après un apprentissage ?
L’employeur reçoit en échange du recrutement d’un apprenti des aides financières de l’État ou de la Région. Lorsque le contrat d’apprentissage est rompu et que l’employeur a été reconnu en tort, ou si la décision de rupture de contrat est prononcée par l’administration, l’employeur est alors tenu de reverser l’indemnité forfaitaire reçue de la Région et les exonérations de charges sociales et le crédit d’impôt dont il bénéficiait de la part de l’État.
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