Animateur / Animatrice pour enfants sans le BAFA : quelles alternatives ?

En France, le BAFA est un véritable sésame pour trouver un emploi en centre de loisirs ou dans tout accueil collectif de mineurs. Vous êtes motivé pour animer un groupe d'enfants mais vous n’avez pas le budget nécessaire pour passer le BAFA, ou vous avez tout simplement raté l’épreuve ? Sachez que des alternatives existent pour trouver un travail d'animateur sans BAFA !

Le BAFA, premier passeport pour travailler dans l'animation

Nombreux sont les jeunes qui veulent travailler pendant les vacances d'été, les petites vacances ou pendant leur temps libre, pour être un peu plus autonomes et participer financièrement à leurs études. De multiples structures recrutent des animateurs/animatrices pour encadrer les CLSH (Centres de loisirs avec ou sans hébergement, autrement dit centres aérés ou colonies), les accueils périscolaires ou les activités de scoutisme. Les jeunes titulaires du BAFA à la recherche d'un job étudiant ont donc toutes les chances de dénicher des offres d'emploi, à plus forte raison s'ils ont déjà une expérience avec les enfants.

Mais il faut savoir que l'obtention du BAFA (Brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur) est soumise à un parcours exigeant comprenant trois formations, facturées entre 350 euros et 600 euros chacune.  S'inscrire à la préparation du BAFA peut donner l'envie à certains de passer plus tard à la vitesse supérieure, en envisageant le BAFD (Brevet d'aptitude aux fonctions de directeur), formation également payante.

Même s'il existe des aides financières pour aider à passer le BAFA, ces différents investissements ne sont donc pas à la portée de toutes les bourses et peuvent dissuader les jeunes issus de milieux modestes. Pour autant, cela ne signifie pas qu'il est impossible de trouver un travail d'animateur sans bafa.

Existe-t-il des alternatives au BAFA ou des formations pour devenir animateur/animatrice pour enfants ?

Oui, on peut animer un CLSH ou devenir animateur de colonie de vacances sans BAFA ! La loi, très précise sur le taux d'encadrement obligatoire, autorise en effet l'embauche d'animateurs ou animatrices non titulaires du BAFA au sein d'une équipe. De nombreux diplômes permettent des équivalences, il y a même de quoi en perdre son latin !

Le BASE (Brevet d'aptitude socio-éducatif)

Délivré par une commission  départementale, le BASE (Brevet d'aptitude socio-éducatif) fait partie, avec le BAFA et le BAFD, des diplômes non professionnels de l'animation. Il permet de valider les compétences et le savoir-faire d'un animateur.trice.

Le BEATEP (Brevet d'État d'animateur technicien de l'éducation populaire et de la jeunesse)

Ce brevet, conditionné à une formation d'une durée de 8 à 24 mois, nécessite d'avoir réussi préalablement le BASE ou d'avoir deux ans d'expérience. Cette formation en alternance offre des perspectives de professionnalisation dans le domaine de l'animation.

Le Certificat professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (CPJEPS)

Le CPJEPS, dont la formation dure 9 mois, prépare les futurs animateurs à concevoir et animer  des activités de loisirs dans des accueils collectifs de mineurs.

Le CAP AEPE (Accompagnement éducatif petite enfance)

Ce diplôme a remplacé le CAP petite enfance et a le même objectif : préparer à l'accueil d'enfants de moins de 6 ans. Il permet donc d'exercer un travail d'animateur sans le BAFA.

Le DEME (Diplôme d'État de moniteur éducateur)

Le DEME se prépare en deux ans et permet de travailler aux côtés d'enfants et de jeunes présentant des difficultés, en collaboration avec les éducateurs spécialisés.

Les licences professionnelles dans l'animation et le DUT carrières sociales

Les licences professionnelles dans l'animation et les domaines socio-éducatifs et socio-culturels (il en existe une quinzaine, dont la licence professionnelle Métiers de l’animation sociale, socio-éducative et socio-culturelle), ainsi que le DUT spécialité carrières sociales option animation sociale et socioculturelle (ASSC) bénéficient d'une équivalence avec le BAFA.

La licence STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) ou la licence Sciences de l’éducation

Avec l'un de ces diplômes de niveau bac + 3, il n'est pas non plus nécessaire d'avoir son BAFA pour travailler dans l'animation.

Accéder au métier d'animateur sans BAFA, donc possible ! À noter que la sphère des métiers de l'animation est en perpétuelle mutation, avec la suppression de certains diplômes (tels que le BEES, Brevet d'État d'éducateur sportif, ou le BAPAAT) et la création de nouveaux... ce qui est loin de simplifier le repérage !

Question subsidiaire : quelles sont les qualités nécessaires pour s’occuper d’enfants et/ou d’adolescents ?

• La patience : c'est une qualité essentielle pour travailler auprès d'un jeune public, et pour encadrer des activités d'enfants ou d'ados dans le cadre d'accueils collectifs.
• Le sens des responsabilités : il faut faire preuve d'une certaine maturité pour assumer la responsabilité d'enfants que les parents vous confient.
• La motivation : même si l'ambiance est volontiers festive et conviviale, un mois (ou un été) en contact avec des groupes d'enfants n'est pas de tout repos... il faut donc être sûr de sa motivation avant de se lancer dans ce projet !
• L'empathie et la capacité à communiquer : écoute et disponibilité sont indissociables de la fonction d'animateur.trice, qui doit répondre avec tact et bienveillance aux sollicitations des enfants (et de leurs parents, parfois exigeants).
• Les capacités d'analyse et d'observation : elles permettent de répondre au mieux à chaque situation et à chaque problématique, en fonction de ce que l'animateur/animatrice a pu cerner du fonctionnement de l'enfant (psychologie, contexte familial...).
• La capacité de travailler en équipe : vous évoluerez toujours au sein d'une équipe de professionnels, avec laquelle vous serez amené constamment à concevoir, élaborer,  préparer, mais aussi à échanger sur les difficultés ponctuelles et les situations problématiques.
• La discrétion : comme tous les professionnels de l'enfance, vous êtes soumis à un devoir de réserve et de discrétion. Divulguer tous azimuts des informations sur l'enfant et sa famille est donc une attitude à proscrire  !

Cette liste n'est bien sûr pas exhaustive. Mais rassurez-vous, personne ne possède d'emblée toutes ces qualités. Elles s'affinent et se cultivent au fur et à mesure de l'expérience, pour peu que la motivation pour la fonction d'animation soit au rendez-vous. Si tel est le cas (et même si vous êtes un animateur sans BAFA !), nul doute que vous passerez des moments intenses au cœur d'une expérience humaine inoubliable. Et vous n'aurez qu'une envie : recommencer l'année prochaine !