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Lier sa vie pro avec son parcours in game

Youzful Skillz : Lier sa vie pro avec son parcours in-game - des gamers témoignent

6 minutes
Publié le 22/09/2021 - Mis à jour le 26/03/2024
Crédit Agricole

Les gamers possèdent plusieurs identités. En ligne, ils ont des avatars d’elfes de la nuit, de mages, ou même de pilotes de l’espace, mais dans la vie professionnelle ce sont des étudiants, des salariés, des artisans, des entrepreneurs compétents…
Découvrez le portrait croisé de quatre jeunes gameuse et gamers, qui en plus d’être tous les quatre passionnés de jeux vidéo, ont aussi en commun d’avoir su développer des compétences en jouant. 
Retour sur leur parcours, à la fois in-game et in real life.

Sélectionnez votre personnage

Alix, Marion, Paul et Najib ne se connaissent pas. Pourtant, ils se sont peut-être déjà croisés sur un serveur, en étant coéquipiers ou adversaires le temps d’une partie on-line. Âgés de 22 à 28 ans, ils ont tous été initiés au huitième art il y a quelques années par un père, un frère, ou un ami. Depuis, ils continuent à faire évoluer leur personnage dans leur jeu préféré… même si contrairement à leur avatar, aucun n’arbore en public ses épaulettes légendaires, des cheveux bleus ou un casque tactique.

Ils ont passé beaucoup de temps derrière leur écran « Trop selon ma mère » regrette Paul, mais on devine que leur passion est bien plus qu’un passe-temps.

Au moment de passer des mondes virtuels au monde professionnel, les jeux vidéo leur ont tous été utiles, et il ne s’agissait pas là de devenir joueur/joueuse e-sport ou streameur/streameuse.

Les jeux c’est du sérieux

Unanimement, les gamers disent avoir gagné bien plus que des parties : des amitiés, des souvenirs, et bien sûr de nombreuses compétences. Qu’il s’agisse de la communication et de l’esprit d’équipe, indispensables pour accomplir les quêtes et les raids qu’écume la guilde de Marion ; ou bien de la gestion d’un budget ( des pièces d’or sur son jeu ) Alix n’aurait pas réussi à mener à bien son projet entrepreneurial ; les serveurs sont des terrains de jeux pour s’épanouir humainement. Mieux, certains comme Alix, n’hésitent pas à utiliser les « centaines d’heures de jeu sur des simulations automobiles » afin de perfectionner leurs techniques, et de se préparer au mieux à passer l’examen du permis de conduire.

Lorsqu’ils font des choix au sein du jeu, là encore les joueurs vont affiner leur expérience et affiner leur savoir en fonction de leur personnalité. Quand Paul joue midlaner, rôle dont dépend toute son équipe, c’est son leadership et sa prise d’initiatives qui sont challengés. Quand Marion choisit d’être druide, une classe qui peut jouer tous les rôles au sein de sa guilde, ce sont son adaptabilité et sa réactivité qu’elle améliore.

En fin de compte, intégrer une guilde ou une équipe et une entreprise est assez similaire. Ce sont des structures essentielles pour progresser et où l’on rencontre des personnes animées par un objectif commun.

Les virtuoses du virtuel

Atteindre le boss final d’un raid, battre le meilleur joueur du serveur, ou être promu(e) dans la division supérieure, ce sont autant d’exploits virtuels que de souvenirs inoubliables liés à des compétences bien réelles.

Pour Alix, atteindre la première division sur une célèbre simulation de football était un Graal inatteignable. Mais grâce à un peu de persévérance et beaucoup de coordination avec son meilleur ami et coéquipier, il a atteint ce niveau ultime. « À la seconde où l’on gagne le match, c’était screenshot puis partage direct avec tous mes contacts » se souvient-il.

Tandis qu’à chaque boss que Marion et sa guilde battent, le même souvenir se ravive : la (re)découverte de ses forces. Se battre, échouer, en rire, réessayer, tenter une nouvelle stratégie, enfin réussir… Un sentiment de progression au sein d’un collectif mêlant les compétences et les personnalités qui plaît à la joueuse « c'est parce que chacun a bien tenu son rôle qu'on réussit » résume-t-elle.

Ces témoignages prouvent une fois que plus que les points communs entre l’univers des jeux vidéo et le monde professionnel sont nombreux. Les mêmes qualités y sont souvent recherchées. Pour les développer, on retrouve le même travail de fond dans les deux univers : apprendre de nouvelles compétences, les perfectionner, accomplir des missions quotidiennes, développer de nouvelles stratégies… Autant de similitudes qui prouvent que lorsqu’on devient un meilleur coéquipier, on devient aussi un meilleur collègue.

Un regard sur le monde en haute définition

Jouer ne s’arrête pas une fois la partie terminée. De nombreux gamers s’imaginent ainsi transposer des compétences de leurs personnages dans le monde pro… Tout aussi pratique que les compétences qu’ils ont développées en jouant !

Pendant qu’Alix rêverait d’enregistrer sa partie avant un entretien d’embauche « pour le recommencer immédiatement au moindre problème », Najib lui s’imaginerait bien avec son titre virtuel sur son CV « Gladiateur Najib, ça fait sortir du lot sur une pile de CV ».

Quant à Marion, l’idée de troquer sa monture tigre contre son vélo pour se rendre au travail ne lui déplaît pas.

C’est en cyberforgeant qu’on devient cyberforgeron

Les premiers pas sur un nouveau jeu vidéo sont similaires à ceux dans un nouvel environnement professionnel : hésitants.

Au début d’une nouvelle aventure, on a tendance à « avancer seul en pensant bien faire » comme Marion ou « se rendre immédiatement dans des zones trop haut niveau pour son personnage » comme Paul.

Heureusement, grâce à l’expérience acquise en jouant ou en travaillant, on apprend très vite de ses erreurs des premiers niveaux. Communiquer avec les autres, poser les bonnes questions, ne pas avoir peur de l’erreur... des atouts qui permettent de progresser et d’atteindre les niveaux suivants qu’ils soient professionnels ou ceux d’un jeu vidéo.

Un nouveau jeu pour une nouvelle vie

À chaque parcours professionnel, ses obstacles et ses réussites. Une singularité qu’on retrouve dans les jeux vidéo : à chaque niveau ses spécificités à découvrir, ses passages secrets à explorer et ses trésors à trouver. Quand Paul fait une analogie entre le début de sa carrière et son jeu favori, où l’on doit connaître chaque adversaire et chaque recoin de la carte sur le bout des doigts, Marion compare son parcours professionnel avec les premiers levels d’un célèbre MMORPG. « On le teste avec plusieurs personnages », on compare les sorts, les attaques, et les manières de jouer… Un peu comme les nombreux stages qu’a effectués Najib lors de ses études. « Un jeu ou un métier, c’est la même chose, c’est lors des premiers niveaux qu’on découvre si on l’aime ou non » souligne-t-il.

De l’XP dans les CV

Indéniablement, les passerelles entre les jeux vidéo et le monde du travail sont nombreuses. Celles qu’ont vécues Alix, Paul, Marion et Najib le sont tout autant. « C’est grâce à un ami d’un jeu vidéo que j’ai obtenu mon premier stage, et pouvoir dire ça à mes parents a bouleversé leur vision des jeux vidéo. » s’émerveille Najib.

Les serveurs permettent donc de développer ses qualités humaines, mais aussi de networker et rencontrer d’autres joueurs avec qui l’on partage parfois plus que la même passion. Bien loin des clichés du joueur seul dans sa bulle et dans sa chambre, Marion résume les jeux vidéo comme un lieu où le collectif l’emporte toujours, un formidable préambule au niveau de l’entreprise.

Enfin c’est un environnement idéal pour s’affirmer. « C’est énorme, d’utiliser ses compétences, sa personnalité avec les autres en jeu, c’est tellement gratifiant, on se sent vraiment valorisé. » précise Alix.

Bonne nouvelle quand les guildes cherchent un talent particulier, les entreprises recrutent elles aussi des talents bien spécifiques. « C’est important que les jeux auxquels tu joues te plaisent, car tu y passes beaucoup de temps, une entreprise c’est exactement la même chose ! » conclut Paul.

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