La crise sanitaire a propulsé le développement du télétravail et, par conséquent, d’un nouveau type de travailleurs qui concilie emploi et voyages : le digital nomad. Son credo : ne plus vivre là où se trouve son job, mais travailler là où il vie.
Plus qu’une tendance, un véritable phénomène : aujourd’hui, 10,2 millions de travailleurs dans le monde ont opté pour le nomadisme (contre 6,3 millions en 2020). Et ce sont clairement les 25-35 ans qui donnent le ton : ils représentent près d’un nomade numérique sur deux. Mais de quoi parle-t-on exactement ?
Digital Nomad, ou « nomade numérique » dans la langue de Molière. Autrement dit, une personne n’ayant pas de lieu de travail fixe. Un ordinateur portable et une connexion internet lui suffisent pour exercer son activité depuis n’importe quel endroit du monde.
Le digital nomad moyen est souvent un homme (62 %) âgé de 23 à 44 ans, avec une majorité ayant environ 35 ans.
Environ 46 % des nomades numériques sont américains. De plus, 91 % des nomades numériques déclarent avoir fait des études supérieures.
Les nomades numériques sont répartis entre plusieurs types d’emploi :
Cette diversité montre que le nomadisme numérique n’est pas limité à une seule forme de travail.
Côté temps de travail, il apparaît que les nomades numériques travaillent en moyenne 40 heures par semaine ou moins, avec 70 % d’entre eux travaillant principalement depuis un bureau installé chez eux.
Les nomades numériques exercent une grande diversité de métiers et évoluent dans de nombreux secteurs. Néanmoins, une proportion significative d’entre eux travaille dans les technologies de l’information ou des domaines connexes :
Ces postes leur permettent de généralement bien gagner leur vie. En 2024, le revenu moyen annuel d’un nomade numérique est de 122 859 dollars (114 175 euros), avec 42 % déclarant des revenus annuels de 75 000 dollars ou plus (77 600 euros).
Le nomadisme digital permet à de nombreux professionnels de travailler depuis n’importe où, à condition d’avoir une bonne connexion internet. Voici une liste des secteurs d’activité et des métiers compatibles avec ce mode de vie :
Les développeurs web créent et maintiennent des sites internet et des applications. Ce domaine comprend plusieurs spécialités telles que :
Les experts en web marketing utilisent des stratégies en ligne pour promouvoir des produits et services. Les métiers incluent :
Le design est un domaine créatif adapté au travail à distance. Les métiers incluent :
Les rédacteurs produisent du contenu écrit pour différents supports :
Ce domaine inclut la production et l’édition de contenus multimédias :
Pour devenir un digital nomad, plusieurs statuts sont envisageables :
Certains employés peuvent travailler à distance pour leur entreprise. Les avantages incluent la stabilité financière avec des revenus réguliers et les avantages sociaux. Cependant, cela implique une dépendance à un employeur et des horaires fixes.
À noter : comparées à l’Amérique du Nord, peu d’entreprises françaises permettent à leurs employés de travailler entièrement à distance.
Travailler en freelance permet de vendre ses services de manière indépendante. La flexibilité, la variété des missions et des clients sont des atouts. Néanmoins, ces auto-entrepreneurs doivent faire face à une incertitude financière et à la gestion administrative.
Créer sa propre entreprise et être entrepreneur permet une grande liberté et une indépendance totale. En revanche, cela implique de grandes responsabilités et la nécessité de gérer tous les aspects du business.
Les avantages de la vie nomade sont nombreux. La liberté géographique prend souvent la première place : la possibilité de voyager constamment et de vivre à l’étranger sur le long terme — et donc de découvrir des pays et des cultures différentes —, des horaires de travail choisis, des clients et des missions sélectionnés en fonction de vos envies et de vos centres d’intérêt… Bref, la vie de rêve !
Malgré la grande liberté dont jouissent les digital nomads, ce mode de vie présente néanmoins quelques inconvénients.
Le premier d’entre eux : l’incertitude quant aux revenus dégagés. Parce qu’il est le plus souvent travailleur freelance, impossible en effet pour le nomade numérique de savoir combien il gagnera à la fin du mois, une donnée qui dépend du nombre de réalisations et autres missions qui lui seront confiées. Ce qui est très difficile à anticiper. Et qui peut très vite devenir générateur de stress.
Autre difficulté rencontrée par les travailleurs nomades, l’isolement. Ne restant que quelques semaines ou quelques mois au même endroit, il est parfois difficile de créer des liens et/ou avoir une vie sociale. Sans parler du fait que changer régulièrement de lieu de vie peut être perturbant pour les routines de travail. Le fait de s’installer dans un environnement touristique, propre au loisir, et l’absence de régulations externes (contrôle hiérarchique, horaires de travail) sont également peu propices à la concentration et à la productivité.
Vous l’aurez compris, le nomadisme numérique implique donc une importante autodiscipline.
En 2024, les pays les plus visités par les nomades numériques sont :
En 2024, les pays les plus appréciés par les nomades numériques sont :
La pandémie de Covid-19 et les confinements successifs qu’elle a provoqués ont démocratisé le télétravail tout en faisant émerger des rêves de liberté. Ce qui, à terme, pourrait bien inciter de plus en plus de personnes à embrasser le mode de vie des digital nomads.
Une certitude : l’engouement pour le nomadisme numérique pousse les villes du monde entier à s’adapter pour rester compétitives. Comment ? En développant notamment des infrastructures d’accueil — des lieux de travail comme des espaces de coworking et/ou de coliving (des colocations avec services intégrés) — et en investissant massivement dans le développement de solutions numériques (couverture réseau, fibre optique, etc.).
Dans le même temps, de plus en plus de pays travaillent à l’adaptation des règles de séjour en vigueur sur leur territoire (en créant par exemple des visas adaptés aux travailleurs nomades) ainsi qu’à la mise en place d’avantages fiscaux réservés aux travailleurs nomades.
Autant d’arguments qui, si vous êtes en mesure de changer vos habitudes de travail en faisant preuve d’une grande autodiscipline, devraient vous aider à tenter l’aventure.
Les métiers compatibles avec le mode de vie de digital nomad sont les suivants : le rédacteur web, le développeur web, le graphiste, le community manager, le programmeur, l’assistant virtuel, le tuteur/enseignant en ligne, le designer, le traducteur, et le photographe. Ces emplois peuvent être effectués à distance, car ils offrent la flexibilité nécessaire pour voyager tout en travaillant.
Pour devenir un digital nomad, choisissez une profession exercée à distance. Organisez vos finances, assurez-vous d’une bonne connexion internet, et choisissez un statut juridique adapté comme salarié en remote, freelance ou entrepreneur. Préparez-vous aussi en termes de visas et d’assurances pour voyager librement.
Les digital nomads privilégient des destinations avec une bonne qualité de vie, un coût de vie abordable et une connexion internet fiable. Des lieux populaires englobent :
Quel que soit l'endroit choisis, préparez-vous bien avant de partir travailler à l'étranger.
Les meilleurs pays pour les digital nomads sont le Portugal, la Thaïlande, l’Espagne, le Mexique et l’Indonésie. Ces pays offrent des conditions de vie agréables, des coûts de vie raisonnables et de bonnes connexions internet, ainsi que des communautés actives de nomades numériques pour faciliter le réseautage et l’intégration.
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