
Vous vous lancez dans un parcours d'alternance, et vous avez trouvé un stage en entreprise ? Vous savez probablement qu'un maître d'apprentissage, ou tuteur, sera chargé de vous encadrer et de vous accompagner tout au long de votre formation pratique. Le tandem historique apprenti/maître d'apprentissage a maintenu ses lettres de noblesse depuis le Moyen-Âge, époque du compagnonnage où le jeune professionnel était confié à un maître artisan. Quel est aujourd'hui le rôle du maître d'apprentissage ? Quelles missions lui sont imposées par le Code du travail ?
Le maître d’apprentissage, désigné par l'employeur, a pour mission d’accompagner l’apprenti dans l’acquisition des compétences nécessaires à l'obtention de son diplôme, ainsi que des savoir-faire exigés par la qualification visée. Sa fonction essentielle est de participer à la montée en compétence du jeune alternant pendant toutes ses années de formation en alternance.
Il exerce son rôle en collaboration avec un troisième partenaire essentiel : le Centre de formation d'apprentis (CFA), chargé de dispenser l'enseignement théorique. Le rôle du maître d'apprentissage est de participer à la coordination pédagogique avec le CFA. L'objectif de ce travail partenarial est d'assurer la cohérence de la formation entre le contenu théorique délivré par le centre de formation et les apports pratiques dispensés par l'entreprise. Consacrer du temps aux échanges avec le CFA fait donc partie des obligations du tuteur.
La fonction de maître d'apprentissage peut être remplie par l'employeur, un salarié désigné par ce dernier ou une équipe tutorale. Dans ce dernier cas de figure, plusieurs salariés se partagent la mission d'encadrement, mais l'un d'eux doit être nommé référent.
Qu'il accueille un jeune dans le cadre d'un contrat d'apprentissage ou d'un contrat de professionnalisation, le tuteur doit justifier de certaines compétences professionnelles fixées par les accords de branche. À défaut d'accords, c'est la réglementation en vigueur qui s'applique. Depuis le 1er janvier 2019, les conditions pour être maître d'apprentissage ont été simplifiées et assouplies. Il faut désormais remplir l'un des critères suivants :
Pour encadrer au mieux l'alternant, le maître d'apprentissage doit être majeur, volontaire et offrir toutes les garanties de moralité. Connaître l'environnement réglementaire du contrat d'apprentissage et appréhender parfaitement sa fonction professionnelle et pédagogique sont également des conditions pour être maître d'apprentissage.
Pour devenir tuteur, aucune formation n'est exigée. Il existe cependant des formations spécifiques, axées sur les approches et outils d'accompagnement des jeunes alternants. Par ailleurs, une certification relative aux compétences de maître d'apprentissage est possible via un examen ou une équivalence. Cette démarche permet une meilleure reconnaissance des compétences du tuteur et une valorisation de son parcours professionnel.
À savoir : "accord de branche" et "convention collective" n'ont pas le même sens ! Une convention collective fixe l'ensemble des conditions de travail, alors que l'accord de branche ne réglemente qu'une partie de celles-ci.
Le tuteur est le référent de l'apprenti, et par conséquent l'interlocuteur privilégié responsable de sa formation. Le rôle du maître d'apprentissage induit différentes missions.
À savoir : si son avis peut éclairer un jury d'examen, le rôle du maître d'apprentissage n'est pas d'intervenir dans les délibérations. Le jury reste donc le seul maître à bord dans la délivrance (ou non) de l'examen !
L'entreprise a elle aussi des obligations, notamment celle d'assumer le volet administratif de l'accueil d'un stagiaire. Outre la signature du contrat tripartite d'apprentissage, le directeur (ou son représentant) est tenu de remplir une déclaration qui sera déposée auprès de l'OCPO (Opérateur de compétences). Ce document devra mentionner plusieurs informations obligatoires :
D'autre part, l'entreprise a l'obligation de permettre au maître d’apprentissage de se libérer du temps pour un suivi optimal de l’apprenti. Elle doit par ailleurs mettre à la disposition du tuteur (et de l'apprenti) tous les moyens pédagogiques et techniques pour que la formation se déroule au mieux et qu'elle soit profitable au jeune accueilli.
Même s'il n'en a pas l'obligation, l'employeur a tout intérêt à permettre au maître d’apprentissage de bénéficier de formations pour exercer au mieux sa mission. Au-delà des avantages pour les alternants, cette optimisation de la fonction de tuteur peut constituer une véritable plus-value et un investissement sur le long terme pour l'entreprise. Tout en bénéficiant d'aides financières de l'État, l'employeur pourra ainsi former des apprentis en fonction de ses besoins et anticiper des recrutements.
À savoir : un maître d'apprentissage peut accueillir au maximum deux apprentis et un redoublant.
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