Insultes ou moqueries, partage de photos sans le consentement de la personne concernée, publication de photos ou de vidéos compromettantes, menaces, intimidations… Chaque année, les cas de cyberharcèlements se multiplient. On vous dit quoi faire si vous deviez être cyberharcelé.
Le cyberharcèlement n’est pas sans conséquences pour les victimes : dépression, décrochage scolaire ou professionnel, troubles psychologiques ou émotionnels, violence, suicide… Voilà pourquoi, si vous deviez être la cible de ce genre de faits, il est primordial d’agir rapidement.
Le cyberharcèlement est défini par la loi comme étant « un acte agressif et intentionnel perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électroniques, de façon répétée à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seule ».
Il peut prendre plusieurs formes telles que :
Si vous êtes la cible de l’un ou de plusieurs de ces actes, vous êtes au regard de la loi victime de cyberharcèlement.
Selon l’article 222-33-2 -2 du Code pénal, lorsque l’auteur du cyberharcèlement est majeur, il s’expose à une peine de deux ans d’emprisonnement et à 30 000 euros d’amende. Si sa victime a moins de 15 ans, il encourt jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende.
Lorsque l’auteur du cyberharcèlement est un mineur de plus de 13 ans, il risque au maximum un an de prison et 7 500 euros d’amende si la victime a 15 ans ou plus, et jusqu’à 18 mois de prison et 7 500 euros d’amende si la victime a moins de 15 ans.
Concernant les hébergeurs (d’un réseau social, d’un forum, d'un jeu en ligne, d'un blog, etc.), ils peuvent également être mis en cause s’ils ont eu connaissance des messages publiés et ne les ont pas supprimés rapidement.
Enfin, notez que depuis le 5 août 2018, le texte de loi a été renforcé afin de pénaliser les raids numériques, ou « harcèlements de meute ». Autrement dit, un harcèlement commis par un groupe d’internautes dans le but de tourmenter une seule et même personne.
Vous êtes victime de cyberharcèlement ? Voici quelques-uns des bons réflexes à adopter :
Si les contenus ou les comportements illicites sont présents sur un site, un blog ou encore un forum, contactez le responsable. Vous trouverez son nom et ses coordonnées dans la rubrique « Mentions légales » ou dans les conditions générales d'utilisation dudit site.
Dans le courrier (par lettre ou par mail) que vous adresserez à la CNIL, indiquez précisément quels sont les contenus que vous souhaitez effacer. La CNIL met à votre disposition un modèle ici.
Ensuite, le responsable du site aura un mois pour répondre à votre demande. Passé ce délai, vous pourrez adresser une plainte à la CNIL.
Autre possibilité, demander la suppression des pages web sur lesquelles apparaît une publication vous concernant dans les moteurs de recherche (Google, Bing, etc.). On appelle cela le déréférencement. Si les pages seront toujours consultables sur le (ou les) site(s) d'origine, elles n’apparaîtront plus dans les moteurs de recherche. Ce qui limitera évidemment leur visibilité.
Pour cela, vous devez faire une demande auprès de chaque moteur de recherche. Les principaux, Google, Bing, Qwant et Yahoo mettent à votre disposition un formulaire dédié.
Si vous êtes victime ou témoin d'une situation de cyberharcèlement, vous pouvez :
Il est avant tout nécessaire de l’écouter sans minimiser les faits. Puis, dans un second temps, de l’aider à préparer ce qu’il ou elle pourrait dire et à qui. Le plus important, c’est que la victime sache que vous êtes là pour elle et que vous voulez (et pouvez) l’aider.
Si elle ne veut pas signaler le problème, faites en sorte de la convaincre que c’est nécessaire. Non seulement pour que le cyberharcèlement dont elle est victime s’arrête, mais aussi pour que le ou les harceleurs soient punis. Sans cela, la situation risquerait d’empirer et/ou de nouvelles personnes pourraient être visées.
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